Exposition Terre(s)

Je devais avoir 10 ans quand j’ai rencontré la poterie pour la première fois. Partageant un cours avec des adultes, j’ai été subjuguée par leurs créations, une expérience qui a laissé une empreinte indélébile dans mon cœur d’enfant. Cette passion pour la poterie ne m’a jamais quittée, même lorsque la vie m’a éloignée de l’argile.

Il y a quelques années, lors d’une période difficile de ma vie, c’est naturellement vers la céramique que je me suis tournée. J’y ai trouvé un refuge et une guérison. Créer avec l’argile est devenu pour moi un besoin vital, une thérapie qui m’apaise et me recentre. Dans l’atelier, je retrouve une harmonie avec moi-même, une plénitude que je ne trouve nulle part ailleurs.

Cette passion grandissante et ce besoin vital de créer prenaient tellement de place dans ma vie que j’ai compris qu’il fallait en faire mon quotidien. Je rêvais que la céramique devienne plus qu’un simple refuge, qu’elle soit au cœur de ma vie. C’est avec le soutien inconditionnel de mon mari que nous avons décidé de tout quitter pour me lancer pleinement dans cette aventure.

J’ai alors quitté mon travail d’acheteuse, et pendant un an, toute notre famille s’est installée à Tours, où j’ai suivi une formation intensive à l’Atelier des Arts Céramique dirigé par l’adorable et talentueuse Céline Turpin.

À notre retour, j’ai ouvert mon propre atelier près de Saint-Étienne, là où nous vivons aujourd’hui.

Dans mes créations, j’aime les lignes épurées, sobres et impeccables. Pour atteindre ce type de résultat, le plâtre s’est imposé à moi comme un outil essentiel. C’est un processus de fabrication long et fastidieux, mais qui en vaut la peine. Je modèle donc mes pièces en plâtre, puis je fabrique les moules avant de façonner mes pièces par coulage. Aujourd’hui, je travaille principalement le grès, un matériau qui me permet d’explorer la texture, les jeux de matières  que je cherche à sublimer sans les altérer avec de l’émail qui pourrait faire disparaitre leurs cotés saillants.  J’utilise plutôt des jus d’oxyde pour préserver l’authenticité de la matière..

Mon vent. Il m’emmène bien la bon lui semble. Je ne lutte pas, il a toujours raison.
L’an passé, il m’a déposé a l’Atelier des Arts Céramiques de Tours.
Une nouvelle région. Une nouvelle ville.
Et un médium que je ne connaissais pas, l’argile.
Mon travail cherche à faire surgir des entrailles de mon monde une horde d’entités déchues.
Comme une seconde naissance, elles s’arrachent à l’humus qui les étouffent pour émerger des sols et se lever à l’aube.
Chaque pièce incarne une réflexion sur l’identité, son héritage et ses racines.
Des pièces impersonnelles aux volumes bruts, jusqu’aux tribus faites de boue et de cendres, j’aspire à travers mes pièces à simplement partager ce que je ressens, et provoquer une résonance émotionnelle et introspective.